Affaire Pape Alé Niang : deux journalistes arrêtés à l’Assemblée .
Après avoir à maintes reprises exigé la libération de leur confère Pape Alé Niang en vain, des journalistes ont porté hier, lundi 12 décembre, la revendication au cœur de l’Assemblée nationale. Ce, en pleine cérémonie de déclaration de politique générale du Premier ministre, Amadou Bâ. Chose qui n’a pas été sans conséquence, puisque l’incident a abouti à l’arrestation des journalistes Nando Cabral Gomis et Fallou Faye. «J’ai été interpellé au même titre qu’un confrère de l’Obs. C’est suite à la demande des journalistes présents dans le box presse que nous avons demandé la libération de Pape Alé Niang. Peu après l’ouverture de la séance, tous les journalistes se sont mis debout pour scander « libérez Pape Alé » sous les ovations des députés de l’opposition», témoigne le journaliste Nando Cabral Gomis. «Quelques minutes plus tard, des gendarmes sont entrés dans le box et nous ont demandé de les suivre, vu qu’on était à l’entrée du box. C’est ainsi qu’ils nous ont conduits dans le bureau du chef de poste de la Gendarmerie nationale en faction à l’Assemblée nationale. Sur place, deux enquêteurs sont venus nous auditionner». Et de poursuivre : «Les questions portaient sur les organisateurs de cette manifestation, sur pourquoi on a porté des T-shirts sur lesquels on a floqué le slogan «Libérez Pape Alé Niang» ? Pourquoi on a exhibé la banderole à l’effigie de Pape Alé Niang, sachant qu’il est interdit de manifester à l’Assemblée nationale ?», raconte le journaliste. «Après cette audition, explique M. Gomis, ils ont nous rendu les badges d’accès qu’ils avaient confisqués et nous ont laissés retourner au box presse pour continuer notre travail.» Faut-il rappeler que Pape Alé Niang, par ailleurs directeur de publication du site d’informations Dakar Matin, a été placé sous mandat de dépôt depuis le 9 novembre 2022 pour les délits de divulgation d’informations non rendues publiques par l’autorité compétente de nature à nuire à la Défense nationale ; recel de documents administratifs et militaires ; diffusion de fausses nouvelles de nature à jeter le discrédit sur les institutions publiques.
PAPA MOUSSA CAMARA (STAGIAIRE)