Le prix littéraire ‘’écrire la femme’’ attribué à Amadou Camara et Cheikh Ahmet Tidiane Bousso
(APS) – Le prix littéraire ‘’Ecrire la femme’’, pour sa première édition, a été attribué, vendredi, à deux jeunes auteurs sénégalais, Amadou Camara et Cheikh Ahmet Tidiane Bousso, pour respectivement leurs ouvrages ‘’Le regard des accusés’’ (Roman) et ‘’Moi aussi ma place est à l’école’’ (Nouvelle), a constaté l’APS.
Le roman d’Amadou Camara ‘’présente des qualités littéraires que nous avons beaucoup appréciées. (…). L’auteur a mis en valeur le contexte social villageois, nos traditions, la vision sociale de l’homme et de la femme et leurs rapports dans la société’’, a expliqué la présidente du jury, Andrée-Marie Diagne Bonané.
Maître de conférences et formatrice à la Faculté des sciences et technologies de l’éducation et de la formation (FASTEF), elle estime qu’’’Ecrire la femme’’, c’est la camper dans le milieu dans lequel elle est née, évolue, rencontre des obstacles et comment parvient-elle à s’en sortir’’.
‘’Ecrire la femme pousse à ouvrir des perspectives et nous aider à corriger ce qui ne va pas dans nos sociétés. ’’, souligne-t-elle.
Pour le lauréat Cheikh Ahmet Tidiane Bousso, auteur de la nouvelle ‘’Moi aussi ma place est à l’école’’, le jury a été séduit par son ‘’approche narrative’’.
‘’Dans son texte, l’action se déroule au Fouta. Vous avez une description de la société dans cette région du Sénégal et le héros, un enseignant, va prendre conscience de tous les problèmes que rencontre la scolarisation des filles’’, a dit Andrée-Marie Diagne Bonané.
Selon elle, ce qui est intéressant, c’est quel que soit le métier que l’on exerce, il est possible d’avoir ‘’un regard genré’’.
Les lauréats pourront parfaire leur texte lors d’un atelier d’écriture et bénéficieront d’une publication de cinquante exemplaires de leur ouvrage, offerte par Harmattan-Sénégal.
Sur les douze ouvrages reçus, cinq ont été signés par des hommes et le reste par des filles, a relevé la présidente du jury.
Ce dernier souligne que les textes reçus ont permis d’aborder les mille et un aspect de la condition de la femme, qui sont des obstacles à la scolarisation des filles et sa progression dans l’acquisition d’un emploi.
‘’Il y a des textes que nous avons dû écarter, parce que le niveau de maîtrise de langue est catastrophique. Il n’est pas question de publier un texte dont la qualité d’expression n’est pas acceptable. Nous sommes là pour vous accompagner, pour aider à prendre conscience que pour oser écrire, il faut lire et relire’’, a dit la présidente du jury à l’endroit des jeunes auteurs.
Cette première édition du prix littéraire ‘’Ecrire la femme’’ sur l’équité et l’égalité du genre avait pour thème ‘’l’éducation des jeunes filles’’ et comme marraine Aïssatou Cissé, écrivaine et conseillère du chef de l’Etat.
Pour son promoteur Alain Sambou, il s’agit à travers ce prix littéraire ‘’d’honorer la femme’’.
‘’Ce prix nous permet d’exprimer les multiples facettes de la femme, de la jeune fille à la femme. Il faut refuser de violenter les femmes, de bafouer leur dignité, leur donner de la place, car sans elle, la vie n’aurait pas de saveur’’, estime M. Sambou.