POLITIQUE: Comment l’UCS est devenu cet ogre politique à Ziguinchor

Un parti qui compte désormais dans le landerneau politique sénégalais en général et en Casamance en particulier. C’est l’Union Centriste du Sénégal (UCS) du Président Abdoulaye BALDE, né en 2012 et qui a tissé sa toile rapidement mais sûrement. Son pari de miser sur la jeunesse et les femmes a porté ses fruits. Actu7 qui s’était rendu à Ziguinchor a accroché le Coordinateur communal des Jeunes de l’UCS, Mamadou Lamine DIA qui a ouvert un pan de l’histoire de ce parti est une valeur sûre de l’avenir politique du Sénégal.
Dans cet entretien , le juriste de formation revient sur le changement du paysage politique sénégalaise et leurs ambitions pour les prochaines échéances de 2024.
« Pour faire le point sur le capital de l’UCS, je pense que c’est assez simple. Parce qu’il faut d’abord dire que nous sommes un parti assez jeune. C’est vrai que 11 ans, ce n’est pas 11 jours, mais aussi on a trouvé sur l’échiquier politique national des partis traditionnels qui ont fait 20, 30 et 40 ans.
Je pense que ce que l’UCS a pu réaliser au bout de 11 ans est quand même salutaire pour un parti politique qui en est à ses premiers balbutiements. Déjà, en 2012, nous avons eu à participer aux élections législatives, sous la bannière d’une coalition que nous avons appelé Bokk Guis-Guis, que nous avons partagé avec Pape DIOP à l’époque. Et on a eu trois (3) députés dont Abdoulaye BALDE, Khady Diédhiou de Bignona entre autres.
Les leaders de ces deux partis avaient déjà un ancrage politique dans nos différentes contrées. C’est pourquoi la percée a été fulgurante », a fait savoir MLD.
2014, razzia de l’UCS dans les 6 communes du département de Ziguinchor
Après 2012, poursuit le coordonnateur communal des Jeunes, « nous avons participé aux élections locales en 2014. A Ziguinchor déjà, nous avions gagné l’ensemble des collectivités territoriales, c’est- à- dire les six communes du département et le conseil départemental. Certaines communes à Kolda, à Sédhiou et un peu partout au niveau national étaient dans notre escarcelle. Quand on a fait le point, on avait près de mille deux cents (1200) conseillers municipaux sur l’ensemble du territoire national. Parmi ces conseillers municipaux, il y en a qui étaient des adjoints au maire dans notre commune, etc. ».
Quelques actions phares de l’UCS aux populations
Maîtrisant l’agenda du Président de l’UCS, MLD liste quelques actions phares de son mentor, véritable catalyseur.
« Abdoulaye BALDE a très tôt compris qu’il faut miser sur la jeunesse et les femmes pour un développement durable. Avant même d’être maire de Ziguinchor, il est la première autorité à avoir soulagé la communauté estudiantine qui se trouvait à Dakar. Certains Ziguinchorois qui ont eu le bac entre 2002 et 2003 traversaient des situations difficiles. Ils n’avaient pas de parents à Dakar, ne bénéficiaient pas de chambres dans le campus.Abdoulaye BALDE a loué un immeuble R+3 qu’il a donné gracieusement aux étudiants. Il leur donnait aussi régulièrement des tickets pour la restauration. C’était juste pour les mettre dans les conditions minimales d’études ».
Loin de s’arrêter là, le Président AB a offert en une année plus de mille cinq cents (1500) bourses de formation aux étudiants de Ziguinchor qui étaient en difficulté.
« Notre fierté, c’est de voir dans quasiment tous les segments de l’administration un Ziguinchorois ayant bénéficié de ces bourses.
C’est pareil aussi pour les femmes car quand il faisait sa rentrée politique à Ziguinchor, ces dernières n’avaient pas accès aux mécanisme de financements. Président BALDE a créé le Forum des femmes, regroupé l’ensemble de ces femmes de toute obédience politique et mis sur la table une enveloppe considérable qui leur a permis de démarrer des activités génératrices de revenus.
Quand il est devenu Maire, il a trouvé Ziguinchor dans une situation catastrophique. Cela ne veut pas dire que ses prédécesseurs n’avaient rien fait, mais à chaque époque ses enjeux. Abdoulaye BALDE était confronté à plusieurs défis. Des défis majeurs comme celui du trafic routier, de l’éclairage public, de la gestion des ordures et de la santé », poursuit l’ancien Directeur de Cabinet de Dr BALDE.
Défi routier : en termes de mobilité dans Ziguinchor, le réseau routier était à 11km quand Abdoulaye BALDE héritait de la mairie. Lorsqu’il a quitté, le réseau était à 43km. Il a facilité la mobilité dans la Commune. Les quartiers qui souffraient sont désenclavés. Lindiane, Kadior, Yamatogne, Soukoupapaye, Kandialan, Kandé, pour ne citer que ceux-là, ont bénéficié d’un réseau routier qui les connecte directement au centre-ville.
Santé : le secteur de la santé était à l’agonie. Les postes et le centre de santé qui étaient sous la coupole de la commune étaient très malades. Le centre était géré par les chinois et ont quitté le Sénégal après une brouille contre le régime de Me Wade. Il a été laissé dans un état de délabrement inimaginable. Idem pour les postes qui n’avaient aucun matériel, encore moins du personnel qualifié.
Au lendemain de son élection à la mairie, il a trouvé un partenaire espagnol qui a injecté huit cents millions (800.000.000 F CFA) dans le centre de santé qui est aujourd’hui une référence dans le pays. Dr BALDE a même permis à certains d’aller se former pour un plateau médical de qualité. Le centre possède un gynécologue et un laboratoire de traitement des cancers du col de l’utérus et du sein. Avec un partenariat avec l’UFR, les étudiants Ziguinchorois inscrits à la faculté de Médecine en 5ème année bénéficient désormais de stages dans les structures sanitaires et peuvent se spécialiser. Le matériel sanitaire a été aussi au cœur des actions phares du Président de l’UCS, qui a injecté plus de trois cents millions (300.000.000 F CFA).
Éclairage public : Ziguinchor est aujourd’hui éclairé, même s’il reste quelques efforts à faire à l’intérieur des quartiers et je pense que les autres doivent être dans la continuité.
Salubrité : On n’avait pas de plan directeur d’assainissement. Abdoulaye BALDE a noué un partenariat avec l’Union Européenne pour un plan d’assainissement à trois volets : la gestion des eaux pluviales, la gestion des eaux usées et la gestion des ordures ménagères. Pour ce dernier volet, il a trouvé un financement dans le cadre du PRODEMUD.
Le Référendum « freine » l’élan de l’UCS
« Après 2014, nous avons également pris part, ce n’était pas une élection, mais au référendum de 2016. Pour rappel, en 2016, nous étions dans le camp du Non. Malheureusement, cette année, on n’avait pas eu des résultats satisfaisants à Ziguinchor parce que le OUI avait remporté Ziguinchor et un peu partout aussi au Sénégal. À partir de là, on s’est préparé également pour les élections législatives de 2017″, relativise MLD.
Transformer ces parrains en électeurs
Pour le coordonnateur de l’UCS, « le délégué régional a procédé à un dépôt effectif de 30170 parrains et il faut prendre en compte celui de la coalition DOGGU dirigée par le ministre Doudou KA, qui n’a pas encore été remis. Sans oublier le parti S2D du Directeur général Souleymane NDIAYE qui a déposé un nombre important de parrains. On sera même au-delà de l’objectif 100.000 parrains.
Maintenant, le véritable combat à mener pour les responsables de Benno Bokk Yakaar (BBY) est de traduire ce nombre conséquent de parrains en électeurs. Il ne sert à rien d’avoir 150.000 parrains et de se retrouver avec 20.000 à l’élection présidentielle », conclut-il.